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REFLEXIONS PESSIMISTES MODERNES ET RHETORIQUES REDHIBITOIRES SUR LA CONDITION HUMAINE
5 décembre 2006

QUAND JE SERAIS GRAND

        Un jour je serais un grand patron, je pronerais le liberalisme et ne jurerais que par les systèmes anglais et américain en ressassant qu'en france on nous met des batons dans les roues et que ce pays de fainéants ne favorise pas les initiatives de créations de richesses et qui faut pas s'étonner que les jeunes se drogues et que la planète se réchauffe sous l'effet de ma frustration.

        Alors pour pallier le manque à gagner du à notre système économique et juridique, je pinaillerais sur chaque timbre utilisé dans ma boite et ferais la police auprès de mes employés sous payés que si ils sont pas contents ils peuvent toujours aller voir ailleurs en leur donnant de grandes leçons sur l'organisation du travail parce que moi si j'en suis arrivé là c'est en éconimisant le temps perdu et pas en me faisant des potes au boulot.

        Mes amis seront les autres entrpreneurs du coin chez qui moi et ma femme, qui fermera sa gueule en toute circonstance vu qu'elle bossera pour moi et me devra tout et que si elle est pas contente elle peut toujours aller voir ailleurs ça me fera un pretexte pour la renvoyer chez sa mère sans préavis avec le consentement des gosses, et sans indemnités bien entendu vu que le contrat de mariage spécifie la séparation des biens, avec mes amis donc nous pourront allègrement nous vautrer dans la fierté et l'autosatisfaction et nous racontant comment on à fait virer la nouvelle standardiste du fournisseur qui s'est trompé dans la dernière commande et que c'est normal vu que sans moi ils perdent la moitiée de leur chiffre d'affaire.

       Ce jour là je cracherais sur toute la misère du monde en clamant haut et fort que si ils en sont là c'est de leur faute vu que si moi j'y suis arrivé tout le monde le peut et je me permettrais des énormes généralités sur la dérive du monde et de sa jeunesse, qu'avec des branleurs pareilles on est pas près de s'en sortir, et personne n'osera me contredire vu que je me serais arrangé pour que tout mon entourage dépende de moi (ou d'un mec qui dépend de moi) et de mes humeurs instables que si tu changes mon crayon de place je te fais une morale que même jean delafontaine il y a pas pensé.

       En attendant je ne suis qu'un lache humble employé qui ferme sa gueule et qui essaye de bien faire son boulot en attendant qu'on lui donne des miettes. Mais quand je rentre chez moi, je redeviens le branleur suscité qui fais sa vaisselle une fois par semaine, qui trie son courrier une fois par mois, qui gaspille tout sans réflechir et qui se trouve très bien comme ça parce qu'il n'y a rien de plus chiant que de se forcer. Mes potes à moi m'aime parce que je suis drôle quand je suis bourré (voir même agen, faudrait que j'essaye) et que je ne connais aucune forme de politesse (à la réflexion peut être pas pour ça), ils m'aiment parce qu'on s'engueule en refaisant le monde parce qu'on est aussi con les uns que les autres.

        Ma femme, quand j'en ai une, m'aime pour ce que je suis parce que c'est tout ce que j'ai à lui offrir, et du coup je sais qu'elle m'aime puisque sans ça, elle a aucune raison de rester (à part peut être parce que je suis d'une extraordinaire beauté), je tiens peut-être là un début d'explication à mon actuel célibat, bref.

        Un jour donc, quand j'en aurai marre d'être un petit gars bourré de complexes mais persuadé que c'est tout ce qui fait son charme, je deviendrais un parfait grand con, comme mon patron.

Amis ambitieux du bas du tableau des CSP bonsoir, et à bientôt...

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Commentaires
C
ah j'crois qu'c'est clair. qu'est-ce que tu veux dire après ça ? c'est tellement du vécu pour le comportement du patron... En général j'ai vachement de mal avec les gens qui connaissent pas le doute.<br /> et puis j'ai juste envie d'applaudir pour "je sais qu'elle m'aime puisque sans ça, elle a aucune raison de rester"<br /> Je voyais un reportage ce soir sur les célibataires à New-York et face à tant de conneries, je me faisais un peu les mêmes réflexions...
K
mamzelle bulle: c'est plus crédible quand c'est une fille qui le dit.<br /> merci.
L
c 'est vrai qu on t'aime mon baron
M
Tu as oublié, que ce que les filles aiment surtout chez toi, c'est ta grosse bite!
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